La brise est douce et parfumée,
L'oiseau s'endort sous la ramée
Au fond du bois silencieux,
Au fond du bois silencieux.
La nuit sur nous étend son voile
Et dans les cieux
Je vois une amoureuse étoile
Lui à mes yeux!
O Magali, ma bienaimée,
Fuyons tous deux sous la ramée,
Au fond du bois silencieux,
Au fond du bois silencieux.
La nuit sur nous étend ses voiles,
Et tes beaux yeux
Vont faire pâlir les étoiles
Au sein des cieux.
Non, non, je me fais hirondelle
Et je m'envole à tire d'aile,
Tu peux aller au bois seulet.
Adieu donc, fuis a perdre haleine,
Pauvre oiselet,
L'oiseleur te prendra sans peine
A son filet.
C'est en vain que tu me crois prise,
Je suis nuage! Et moi la brise,
Je t'emporte dans un rayon.
Je suis le bleuet qui sommeille
Dans le sillon.
Pour t'avoir je me fais abeille
Ou Papillon...
Le cloitre enfin m'ouvre ses portes,
Je suis le missel que tu portes.
C'est moi qui te consolerai
Si tu me suis au monastère,
La, je mourrai.
Alors je me ferai la terre
Et je t'aurai...
Maintenant, je me crois aimée,
Fuyons tous deux sous la ramée,
Au fond du bois silencieux,
Au fond du bois silencieux.
La nuit sur nous étend son voile
Et dans les cieux
Je vois une amoureuse étoile
Luire à mes yeux!
|